" Quel est le premier objet de la société ? C'est de maintenir les droits imprescriptibles de l'homme. Quel est le premier de ces droits ? Celui d'exister. La première loi sociale est donc celle qui garantit à tous les membres de la société les moyens d'exister, toutes les autres sont subordonnées à celle-là. La propriété n'a été instituée ou garantie que pour la cimenter, c'est pour vivre d'abord qu'on a des propriétés. Il n'est pas vrai que la propriété puisse jamais être en opposition avec la subsistance des hommes."
Robespierre
Par conséquent, si je suis SDF c'est que ma liberté est subordonnée à la propriété. Plus j'accumule de biens, plus je suis libre, moins je considère les autres égale à moi même, plus je "m'assois" sur la fraternité.
Nos législateurs sont des "farceurs", de très grands humoristes. Malheureusement, ils ne font rire qu'eux-même.
" Les aliments nécessaires à l'homme sont aussi sacrés que la vie elle-même. Tout ce qui est indispensable pour la conservation est une propriété commune à la société entière."
Robespierre
" Posons donc de bonne foi les principes du droit de propriété, il le faut d'autant plus qu'il n'en est point que les préjugés et les vices des hommes aient cherché à envelopper de nuages plus épais.
Demandez à ce marchand de chair humaine ce que c'est que la propriété, il vous dira, en vous montrant cette longue bière qu'il appelle navire, où il a enchaîné et ferré des hommes qui paraissent vivants : "voilà mes propriétés, je les ai achetés tant par tête". Interrogez ce gentilhomme qui a des terres et des vassaux, ou qui croit l'univers bouleversé depuis qu'il n'en a plus, il vous donnera de la propriété des idées à peu près semblables. Interrogez les augustes membres de la dynastie capétienne, ils vous diront que la plus sacrée de toutes les propriétés est, sans contredit, le droit héréditaire, dont ils ont joui de toute antiquité, d'opprimer, d'avilir et de pressurer légalement et monarchiquement les 25 millions d'hommes qui habitaient le territoire de France sous leur bon plaisir.
Aux yeux de tous ces gens-là, la propriété ne porte sur aucun principe de morale.
Pourquoi votre déclaration des droits semble-t-elle présenter la même erreur ?"
Robespierre
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" Je défie le plus scrupuleux défenseur de la propriété de contester ces principes, à moins de déclarer ouvertement qu'il entend par ce mot (droit de propriété illimité) le droit de dépouiller et d'assassiner ses semblables. Comment donc a-t-on pu prétendre que toute espèce de gêne, ou plutôt que toute règle sur le vente de blé était une atteinte à la propriété et déguiser ce système barbare sous le nom spécieux de liberté du commerce ? Pourquoi les lois n'arrêteraient-elles pas la main du monopoleur comme celle de l'assassin ordinaire ?"
Robespierre
" Il (les auteurs de la théorie de la liberté économique) ont compté pour beaucoup les profits des négociants et des propriétaires et la vie des hommes à peu près pour rien. Et pourquoi ? C'étaient les grands, les ministres, les riches qui écrivaient qui gouvernaient, si c'eût été le peuple, il est probable que ce système aurait reçu quelques modifications."
Robespierre
" Les auteurs de la théorie n'ont considéré les denrées les plus nécessaires à la vie que comme une marchandise ordinaire et n'ont mis aucune différence entre le commerce du blé et celui de l'indigo. Il n'est pas nécessaire que je puisse acheter de brillantes étoffes, mais il faut que je sois assez riche pour acheter du pain pour moi et mes enfants. Le négociant peut bien garder dans ses magasins les marchandises que le luxe et la vanité convoitent jusqu'à ce qu'il trouve le moment de les vendre au plus haut prix possible, mais nul homme n'a le droit d'entasser des monceaux de blé à côté de son semblable qui meurt de faim."
Robespierre
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" Si les pauvres sont citoyens comme les riches, si de trop grandes richesses d'une part et une trop grande pauvreté de l'autre multiplient les vices d'une société, et la plongent dans les plus grands malheurs, quel sera l'homme assez peu raisonnable pour prétendre qu'une saine politique ne peut prescrire aux riches les conditions auxquelles ils jouiront de leur fortune, et les empêcher d'opprimer les pauvres."
Mably
" Le peuple ne demande que le nécessaire, il ne veut que justice et tranquillité, les riches prétendent à tout, ils veulent tout envahir et tout dominer. Les abus sont l'ouvrage et le domaine des riches, ils sont les fléaux du peuple, l'intérêt du peuple est l'intérêt général, celui des riches, l'intérêt particulier."
Robespierre
" Ma liberté, ma vie, le droit d'obtenir sûreté ou vengeance pour moi et pour ceux qui me sont chers, le droit de repousser l'oppression, celui d'exercer librement toutes les facultés de mon esprit et de mon cœur, tous ces biens si doux, les premiers de ceux que la nature a départis à l'homme, ne sont-ils pas confiés, comme les vôtres à la garde des lois ! Et vous dites que je n'ai point d'intérêt à ces lois. Et vous voulez me dépouiller de la part que je dois avoir comme vous, dans l'administration de la chose publique, et cela par la seule raison que vous êtes plus riches que moi ! Ah ! si la balance cessait d'être égale, n'est-ce pas en faveur des citoyens les moins aisés qu'elle devrait pencher ? Les lois, l'autorité publique; n'est-elle pas établie pour protéger la faiblesse contre l'injustice et l'oppression ? C'est donc blesser tous les principes sociaux, que de la placer tout entière entre les mains des riches.
Mais les riches, les hommes puissants ont raisonné autrement. Par un étrange abus des mots, ils ont restreint à certains objets l'idée générale de propriété. Ils se sont appelés seuls propriétaires, ils ont prétendu que les propriétaires seuls étaient du nom de citoyens, ils ont nommé leur intérêt particulier l'intérêt général, et pour assurer le succès de cette prétention, ils se sont emparés de toute la puissance sociale."
Robespierre
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" La loi est l'expression de la volonté générale. Tous les citoyens ont droit de concourir personnellement ou par leurs représentants à sa formation. Elle doit être la même pour tous, soit qu'elle protège soit qu'elle punisse."
Ainsi donc, la liberté ne s’achèterait pas ? Démagogie ? Cynisme vulgaire ? Sophisme ? Une certitude on nous prend pour des c...s, et même des très, très gros c...s.
" Quelques aumônes que l'on fait à un homme nu dans les rues ne remplissent pas les obligations de l’État, qui doit à tous les citoyens une subsistance assurée, la nourriture, un vêtement convenable et un genre de vie qui ne soit pas contraire à la santé."
Montesquieu
Encore plus fort, totalement d'actualité. Écris il y a plus de 200 ans.
" Je crois que si on veut bien en étudier la nature et les effets, on demeurera convaincu que soit dans ses commencements, soit dans sa médiocrité, le commerce est très avantageux à une nation, mais qu'arrivé à son plus haut période par ses progrès ultérieurs, il lui devient réellement dangereux et funeste.
D'abord, il pourvoit aux nécessités mutuelles des nations commerçantes, il prévient leurs besoins, il augmente leurs connaissances, il les guérit des préjugés, il y étend les sentiments d'humanité.
Ensuite, il procure au peuple des agréments, il multiplie le nombre des citoyens, il bat de la monnaie, il fait naître les sciences et les arts, il dicte des lois équitables, il répand au long et au large l'abondance et la prospérité.
Mais parvenu enfin à son troisième et plus haut période, il change de nature et produit de tous autres effets. Il amène les superfluités avec l'opulence, il engendre l'avarice, il enfle le luxe, et en même temps qu'il porte parmi les personnes du plus haut rang un raffinement de délicatesse qui achève de les amollir, il corrompt visiblement les principes de toute la nation. Mais ce commerce ne peut donner à un peuple qu'une puissance momentanée. Cette opulence dont il est si fier disparaît promptement parce que les frais d'un riche commerce étant augmentés, on abandonne ses propres marchandises pour courir après celles d'un peuple pauvre où la main-d’œuvre est à bon marché."
Mably
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" Notre attribut le plus essentiel et le plus noble c'est la raison. Remarquons que la liberté est un second attribut de l'humanité, qu'elle nous est aussi essentielle que la raison, et qu'elle en est inséparable. A quoi nous servirait que la nature nous eût doués de la faculté de penser, de réfléchir et de raisonner, si, faute de liberté, nous étions condamnés à ne pas faire usage de notre raison ? Si Dieu avait voulu que la volonté d'un magistrat m'en tînt lieu, il aurait sans doute créé une espèce particulière d'êtres pour remplir cette auguste fonction. Il ne l'a point fait, je dois donc être libre en société. Les lois, le gouvernement, les magistrats ne doivent donc exercer dans le corps entier de la société que le même pouvoir que la raison doit exercer dans chaque homme. Ma raison m'a été donnée pour diriger, régler et tempérer mes passions, m'avertir de leurs erreurs et les prévenir. Voilà quel est aussi le devoir du gouvernement, car les hommes n'ont fait des lois et des magistrats et ne les ont armés de la force publique, que pour prêter un nouveau secours à la raison particulière de chaque individu, affermir son empire chancelant sur les passions, et par une espèce de prodige les rendre aussi utiles qu'elles pourraient être pernicieuses."
" Vous m'avez appris qu'il y a de certains droits que nous tenons de la nature, qui ne sont pas distingués de nous-même, auxquels nous ne pouvons pas renoncer, et dont aucune loi humaine ne peut par conséquent nous priver."
" Je vous hardiment qu'il est ridicule d'attendre dans une monarchie ou dans un gouvernement aristocratique des lois justes et raisonnables. Comment un monarque ou des patriciens dédaigneux jouiraient-ils de la puissance législative sans que leurs passions plus aveugles et plus emportées que celles des autres hommes ne tournassent tout à leur avantage particulier ? Pouvant tout, ne voudront-ils que le bien ? Dès qu'un peuple au contraire se sera réservé la puissance législative, soyez sûr qu'il aura bientôt les lois les plus sages et les plus salutaires."
(Mably 1709 - 1785)
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Liberté ? Égalité ? Fraternité ?
" Il faut du mouvement dans le corps politique ou ce n'est qu'un cadavre. Craignez les passions, mais que cette crainte ne vous porte pas à les vouloir étouffer, vous iriez contre le voeu de la nature, contentez-vous de les tempérer, de les régler, de les diriger, voilà pourquoi elle nous a donné une raison.
Il faut que les plaintes circulent sourdement dans tous les ordres d'une nation, il faut que les passions tour à tour aigries et calmées préparent pendant longtemps une révolution, pour qu'il arrive enfin un moment propice à l'exécuter."
" La loi politique ne doit jamais être contrainte à la loi de la nature, l'homme n'étant entré en société que pour assurer ses jours contre la violence et le besoin, il serait absurde qu'il se trouvât à la fois privé des secours qu'il est en droit d'attendre de ses concitoyens, et de ceux qu'il peut trouver en lui-même, ce serait rendre la condition de la société pire que l'état qui l'a précédée."
"Le peuple en qui réside originairement la puissance souveraine, le peuple seul auteur du gouvernement politique, et distributeur du pouvoir confié en masse ou en différentes parties à ses magistrats, est donc éternellement en droit d'interpréter son contrat, ou plutôt ses dons, d'en modifier les clauses, de les annuler, et d'établir un nouvel ordre des choses."
(Mably 1709 - 1785)
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"Ne croupissons point dans une monstreuse ignorance. Que les gens de bien travaillent à dissiper ces préjugés qui comme autant de chaînes nous attachent au joug. Tâchons de faire connaître aux derniers des hommes leur dignité. Que l'étude des lois naturelles ne soit pas méprisée. Eclairons-nous. Des citoyens instruits de leurs droits et de leurs devoirs imposeront à un gouvernement qui s'est rendu déjà assez puissant pour violer les lois, ou ne souffrir qu'avec peine la plus légère contradiction, au lieu que le despotisme profitera toujours des révolutions pour appesantir son joug sur des sots et des ignorants. Il faut étudier et connaître la marche de l'esprit humain et le jeu des passions, pour ne leur rien proposer d'impraticable."
" Une nation ne se corrigera jamais de ses vices, sans désirer avec ardeur un changement, et elle ne peut souhaiter un changement qu'autant que ses lumières la mettent à portée de connaître ce qui lui manque, et de comparer sa situation présente à une autre situation plus avantageuse. Si elle ne connaît pas les vérités les plus importantes de la société, son objet, sa fin et les moyens en un mot les plus capables d'assurer le bien public et de faire fleurir l'état, elle fera au hasard des changements qui sans la rendre moins malheureuse ne feront que changer la nature de ses maux."
" On veut que le peuple soit ignorant, mais remarquez, je vous prie, qu'on n'a cette fantaisie que dans les pays où l'on craint la liberté. L'ignorance est commode pour les gens en place, ils dupent et oppriment avec moins de peine."
(Mably 1709 - 1785)
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